Comment progresser en orthographe : la bonne méthode et les astuces

L’orthographe n’est pas seulement une question de bonnes notes : c’est un véritable levier de réussite scolaire, professionnelle et même personnelle.
Pourquoi ?
Parce que maîtriser l’orthographe permet de mieux comprendre l’écrit.

Je me doute que vous n’avez pas souvent entendu cela.

Et pourtant : savoir écrire sans faute, cela va de pair avec la maîtrise de la syntaxe. Et cette maîtrise de la syntaxe est la base pour comprendre les textes et les consignes, et pour s’exprimer avec clarté.

Bonus : progresser en orthographe est un excellent levier pour gagner en confiance en soi.

Malheureusement, beaucoup d’élèves se découragent : ils ont l’impression que c’est trop dur, qu’ils n’y arriveront jamais, qu’une bonne orthographe n’est pas pour eux.
Ce n’est pas de leur faute : ils n’ont probablement pas bénéficié d’une méthode pédagogique pertinente.

La bonne nouvelle, c’est qu’en français, l’orthographe n’est pas une montagne insurmontable. Avec une approche rigoureuse et structurée, quelques règles simples à connaître et une pratique régulière, les progrès sont rapides et mesurables.

Ce n’est pas une question de “don” : l’orthographe est une compétence qui s’acquiert pas à pas.

Et souvenez-vous : progresser en orthographe, ce n’est pas seulement éviter les fautes. C’est aussi et surtout améliorer sa compréhension de l’écrit.

Comment progresser en orthographe efficacement ?

Réponse rapide : 

Progresser en orthographe ne relève pas du hasard ni de la mémoire brute : c’est une question de méthode. Trois piliers permettent d’obtenir des résultats visibles et durables :

1. Une approche rigoureuse par l’analyse grammaticale : comprendre la structure d’une phrase, identifier le sujet, le verbe, le complément… La fonction des mots ou groupes de mots, c’est la base pour éviter les erreurs d’accords.

2. La maîtrise de quelques règles simples : genre, nombre, accords sujet-verbe, accords dans le groupe nominal. Ces règles couvrent la majorité des fautes rencontrées en dictée. Reconnaître la nature des mots permet d’éviter bien des erreurs.

3. Une routine de mise en pratique systématique : analyse grammaticale régulière, dictées brèves corrigées immédiatement et intelligemment, mise en pratique dans la rédaction.

À ce stade, je précise qu’il existe deux sortes d’orthographe : l’orthographe d’usage, et l’orthographe grammaticale. Je vais détailler les deux juste après.

Mais si vous voulez une réponse rapide aux problèmes d’orthographe de votre ado, c’est clairement à l’orthographe grammaticale qu’il va falloir vous atteler.
Vous pouvez d’ailleurs commencer par télécharger mon guide gratuit : “5 clefs pour réussir en français”.

Améliorer son orthographe d’usage au quotidien

L’orthographe d’usage correspond aux mots tels qu’ils s’écrivent : accents, consonnes doubles, lettres muettes… Contrairement à l’orthographe grammaticale, l’orthographe d’usage repose surtout sur la mémoire visuelle et l’habitude, mais ne répond pas toujours à des règles logiques.

Pour l’améliorer :

• La lecture régulière : lire chaque jour - un article, une nouvelle, un extrait de roman - expose l’élève à une orthographe correcte et renforce sa mémoire visuelle. Plus votre ado verra un mot correctement écrit, plus il l’assimilera et le reproduira sans faute.

• Les mots invariables : Certains mots de la langue français sont invariables, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas soumis aux accords en genre et en nombre. Puisque ces mots s’écrivent toujours de la même façon, ça vaut le coup d’apprendre par cœur les plus courants.
  Oui, je sais, le “par cœur” n’est pas à la mode. Il a pourtant fait ses preuves dans certains cas, ce serait dommage de s’en priver par pure idéologie.

• L’analyse grammaticale systématique : même dans l’orthographe d’usage, relier un mot à sa nature (nom, adjectif, verbe) aide à repérer des schémas communs : les noms féminins en “-erie”, les adverbes en “-ment”, etc.

Comment améliorer son orthographe grammaticale ?

L’orthographe grammaticale est souvent redoutée… et pourtant, c’est la plus simple à améliorer lorsqu’on adopte une méthode claire.

Elle repose sur des règles d’accord logiques, qu’il suffit de comprendre et de pratiquer régulièrement.
Les accords constituent la clé d’une progression rapide : en mettant en place quelques réflexes, l’élève élimine la majorité des fautes qu’il fait habituellement en dictée.

Le genre et le nombre

• Règle de base : le nom est soit féminin, soit masculin (c’est son “genre”).

👉 Exemple : un cahier / une réussite

• Dans une phrase, le nom est soit au singulier, soit au pluriel (c’est son “nombre”).

👉 Exemple : un cahier, des cahiers / une réussite, des réussites

• Astuce : repérer le déterminant (un, une, des…) permet d’éviter bien des erreurs.

L’accord dans le groupe nominal

Dans un groupe nominal, le mot le plus important est un nom. Tous les mots du groupe nominal se rapportent à ce nom principal.

👉 Exemple : Ces jolies maisons blanches se voient de loin.

Ici : “déterminant + adjectif + nom + adjectif” forment un tout cohérent, c’est un groupe nominal (formé autour du nom “maisons”).

Le mot le plus important de ce groupe nominal est le nom “maisons”. C’est un mot féminin, il est au pluriel dans cette phrase.

Je demande toujours à mes élèves de présenter l’analyse de la façon suivante :

• on indique la nature du mot sur le premier tiret

• puis le genre et le nombre sur le 2e tiret

👉 Ce qui donne :

“maisons” : 

• nom commun

• féminin pluriel

À noter : Le déterminant et l’adjectif se rapportent au nom principal, donc ils s’accordent en genre et en nombre avec ce nom.

👉 Ce qui donne : 

“Ces” : 

• déterminant 

• féminin pluriel 

À noter : Concernant la nature, on pourrait être plus précis (il s’agit ici d’un déterminant démonstratif), mais cela fera l’objet d’un autre article.

Concernant le genre : le déterminant s’accorde avec le nom auquel il se rapporte, c’est ce qui nous permet de savoir que c’est du féminin.

👉 Ce qui donne : 

“jolies” : 

• adjectif

• féminin pluriel

“blanches” : 

• adjectif

• féminin pluriel

À noter : le cas des adjectifs composés (invariables dans certains cas) est particulier, cela fera l’objet d’un autre article.

L’accord sujet-verbe

Le verbe se conjugue toujours en fonction de son sujet, même si celui-ci est complexe, éloigné ou sous-entendu.

Méthode : poser la question « qui est-ce qui ? » pour identifier le sujet.

👉 Exemple : Les élèves du collège progressent rapidement.
Qui est-ce qui progresse ?
Ce sont les élèves du collège qui progressent. Donc le sujet est : “les élèves du collège”.

“les élèves du collège” : 

• groupe nominal

• masculin pluriel

Le mot le plus important du groupe nominal est “élèves”, qui est au pluriel ; d’où la marque du pluriel sur le verbe (progress-ent). On pourrait dire : “Ils progressent”.

👉 Autre exemple : 

Au-delà des montagnes s’envole l’aigle royal.

Qui est-ce qui s’envole ?
C’est l’aigle royal qui s’envole. Donc le sujet est : “l’aigle royal”.

“l’aigle royal” : 

• groupe nominal

• masculin singulier

Le mot le plus important du groupe nominal est “aigle”, qui est au masculin singulier, d’où la conjugaison du verbe à la 3e personne du singulier (s’envol-e). On aurait pu dire : “Il s’envole.”

L’accord du participe passé (aperçu)

À ce stade, nous avons vu les deux erreurs les plus fréquentes en orthographe : erreurs d’accord au sein du groupe nominal, erreur de conjugaison entre le verbe et son sujet.

Une troisième erreur est assez fréquente : le problème d’accord du participe passé. 

Un futur article développera cette règle en détail.

Retenir simplement :

• avec être, le participe passé s’accorde avec le sujet (Elles sont parties) ;

• Avec avoir, le participe passé ne s’accorde jamais avec le sujet (Elle a recopié la leçon) ;

• En revanche, il s’accorde avec le COD s’il est placé avant (Il oublie les règles qu’il a apprises).

Comment progresser en dictée avec une méthode efficace ?

Maintenant que nous avons vu rapidement les trois erreurs les plus fréquentes (accords au sein du GN, accord sujet-verbe et accord du participe passé), passons à la pratique.

Beaucoup d’élèves pensent que l’orthographe est une question de mémoire. En réalité, concernant l’orthographe grammaticale, il s’agit surtout de logique et de compréhension. La méthode traditionnelle de l’analyse grammaticale reste l’outil le plus efficace pour comprendre les accords et éviter les erreurs.

Elle consiste à identifier la structure d’une phrase : le sujet, le verbe, les compléments. Ce travail est exigeant, mais il devient vite un réflexe et permet de progresser rapidement.

Je le vois tous les jours avec mes élèves : ils sont toujours un peu surpris la première fois que je leur explique le principe de l’analyse ; puis très vite ils se sentent très à l’aise et sont capables de décortiquer rapidement une phrase.

Voici ci-dessous quelques exemples d’analyse, avec la mention de la nature, du genre et du nombre, et de la fonction dans la phrase.
Un autre article détaillera comment trouver les différentes fonctions dans la phrase.

Exemple 1 : “Il lit un livre"

Il lit un livre.

👉 Analyse par groupe de mots :

 Il : 

• pronom 

• 3e personne du singulier

• sujet du verbe lit

un livre : 

• groupe nominal

• masculin singulier

• COD du verbe fit

👉 Puis on décortique le GN (groupe nominal) :

livre : 

• nom

• masculin singulier

• COD du verbe lit (en tant que mot principal du GN, il porte la fonction du GN)

un : 

• déterminant

• masculin singulier

• se rapporte au nom livre

Exemple 2 : “Les élèves écrivent à leurs professeurs”

Les élèves écrivent à leurs professeurs.

👉 Analyse :

 Les élèves : 

• GN

• masculin singulier

• Sujet du verbe écrivent

👉 Puis on décortique le GN :

élèves : 

• nom commun

• masculin pluriel

• sujet du verbe écrivent (en tant que nom principal du GN, il porte la fonction du GN)

Les : 

• déterminant

• masculin singulier

• se rapporte au nom élèves

👉 Suite de l’analyse :

à leurs professeurs : 

• groupe nominal

• masculin pluriel

• COI du verbe écrivent

👉 Puis on décortique le GN :

professeurs : 

• nom

• masculin pluriel

• COI du verbe écrivent

leurs : 

• déterminant (article possessif)

• masculin pluriel

• se rapporte au nom professeurs

à : 

• préposition

• mot invariable

• introduit le COI

À retenir :

• L’analyse grammaticale permet de comprendre les règles d’accords de façon logique et non arbitraire.

• La clé est la répétition espacée : revoir régulièrement les mêmes structures, sous des formes variées, permet d’ancrer les automatismes.

• Plus l’élève s’entraîne à décortiquer des phrases et des groupes de mots dans des configurations différentes, plus il gagne en rapidité et en confiance.

Les erreurs les plus fréquentes à éviter en orthographe

Certaines fautes reviennent sans cesse dans les copies des collégiens.
La bonne nouvelle, c’est qu’elles peuvent être corrigées durablement avec une approche rigoureuse fondée sur l’analyse grammaticale.

Groupe nominal au pluriel

Le plus important est de bien repérer l’ensemble du GN, avec son nom principal. Puis de garder en tête que le déterminant et l’adjectif (ou les adjectifs) qui se rapportent au nom principal doivent s’accorder en genre et en nombre avec ce nom.

À noter : 

• Certains noms font leur pluriel en -x (chou → choux, bijou → bijoux).

• Les adjectifs qui se terminent déjà en -x a singulier restent identiques au pluriel (heureux → heureux).

• Astuce : vérifier systématiquement le déterminant du groupe nominal.

Accord de l’adjectif placé avant ou après le nom

L’adjectif s’accorde toujours avec le nom auquel il se rapporte, qu’il soit placé avant ou après.

👉 Exemple : un petit garçon intelligent → des petits garçons intelligents.

Même règle pour l’adjectif attribut après un verbe d’état :

👉 Ces fleurs sont belles.

Notons d’ailleurs dans ce cas que l’adjectif peut se rapporter à un pronom :

👉 Elles sont belles.

Terminaisons en conjugaison

Repérer correctement le sujet du verbe, en posant la question “Qui est-ce qui ?”.

Attention, certaines phrases sont alambiquées, il faut vraiment prendre le temps de chercher correctement le sujet.

Pour la terminaison :

• Distinguer radical (qui change rarement) et terminaison (qui varie selon la personne et le temps).

• Connaître le groupe d’un verbe simplifie l’apprentissage : les terminaisons suivent une logique régulière.

Le cas des homophones

Ces erreurs sont souvent liées, en réalité, à un manque de compréhension.

Avec un travail d’analyse grammaticale systématique, il n’y a aucune raison de les confondre.

De ce fait, je ne suis donc pas fan des leçons isolées sur les homophones grammaticaux, qui embrouillent les élèves plus qu’elles ne les aident. En revanche, un entraînement spécifique reste utile pour les homophones lexicaux (ver/vers/vert/verre).

Ressources pour s’améliorer en dictée

Avoir une méthode claire est essentiel, mais encore faut-il s’appuyer sur de bons outils. Voici trois ressources complémentaires pour progresser efficacement en orthographe.

Les manuels anciens

Rien ne vaut les classiques qui ont fait leurs preuves :

• Le Bled reste une référence pour travailler la grammaire et l’orthographe avec rigueur.

• Le Bescherelle, dans ses éditions anciennes, est imbattable pour la conjugaison.

Ces outils, utilisés régulièrement, structurent l’apprentissage et permettent d’éviter les confusions.

Mon guide gratuit : 5 clefs pour réussir en français au collège

Je propose un guide pratique téléchargeable gratuitement.

Vous y trouverez des conseils simples, applicables immédiatement, pour aider votre enfant à progresser. Ce guide “5 clefs pour réussir en français” est une première étape concrète pour mettre en place de bonnes habitudes à la maison.

Un accompagnement personnalisé

Ma méthode e-CARE repose sur trois principes : conjugaison, analyse et rédaction ; le tout dans une relation de confiance, où l’encouragement est au cœur de la démarche.

J’accompagne les élèves pas à pas, en visio, avec une approche structurée qui allège la charge des parents et redonne confiance à l’enfant.

C’est un vrai levier de progression pour ceux qui veulent des résultats durables, au-delà du simple soutien scolaire.

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Conclusion : reprendre confiance grâce à l’orthographe

Progresser en orthographe n’est pas une mission impossible : c’est un chemin structuré qui repose sur des règles claires, des habitudes simples et une pratique régulière. Chaque étape franchie renforce la confiance de l’élève et améliore sa compréhension de l’écrit.

Rappelons l’essentiel :

• L’orthographe grammaticale est la principale source d’erreurs, mais c’est aussi la plus simple à corriger grâce à l’analyse grammaticale.

• La lecture régulière et la dictée brève (avec une correction intelligente) renforcent la mémoire visuelle et facilitent la maîtrise de l’orthographe.

• La maîtrise des accords (genre, nombre, sujet-verbe, participe passé) constituent la clé d’une progression rapide.

L’orthographe n’est pas un don réservé à quelques-uns : c’est une compétence qui s’acquiert avec méthode et régularité. Chaque règle maîtrisée, chaque phrase correctement analysée est une victoire qui ouvre la voie à une expression plus claire et plus précise.

👉 Améliorer son orthographe grammaticale, c’est aussi améliorer sa compréhension de l’écrit.
Et avec de la rigueur, un accompagnement adapté et un peu de persévérance, les progrès sont toujours au rendez-vous.