Comment ne plus se tromper entre « bien que » et « malgré que »
“Bien que”, “malgré que”, et même “malgré” (tout court !), tout cela se ressemble !
Faisons le point.
« Bien que » ou « malgré que » : clarifiez cette règle pour écrire sans faute
En cours de français, de nombreuses subtilités grammaticales peuvent poser problème, même aux élèves les plus brillants. Aliénor, une élève de 3e très assidue, a récemment rencontré une difficulté intéressante qui mérite d'être éclaircie. Elle avait correctement utilisé « malgré + un nom », mais elle s’est interrogée sur l’usage de « bien que » et « malgré que », se rappelant confusément qu'il y avait un piège à éviter. Cet article vous aidera à bien comprendre cette différence importante.
« Malgré + groupe nominal » : la structure simple et correcte
Tout d’abord, rappelons que l’expression « malgré » est une préposition qui doit toujours être suivie d’un groupe nominal. C’est une construction simple et sans ambiguïté.
Exemple : « Malgré la fatigue, elle a terminé son devoir. »
Dans cet usage, il n’y a aucune difficulté. Aliénor avait bien employé cette structure, et il n'y avait rien à corriger. Cependant, ce n’est pas le cas des expressions qui suscitent plus d’interrogations : « bien que » et « malgré que ».
« Bien que » : une conjonction qui appelle le subjonctif
L’expression « bien que » est une conjonction de subordination, et elle est toujours suivie du subjonctif. Cette règle est invariable, et l’emploi du subjonctif permet d’exprimer une idée d’opposition ou de concession, souvent incertaine ou nuancée.
Exemple : « Bien qu’il soit tard, elle continue à travailler. »
Dans cette construction, l’utilisation du subjonctif est indispensable. Aucun autre mode ne peut convenir après « bien que ». Cela marque l’incertitude, le doute ou simplement une situation en contraste.
« Malgré que » : une construction à manier avec précaution
C’est ici que les choses deviennent plus subtiles. L’expression « malgré que » est souvent déconseillée dans la langue soutenue ou académique. Pourtant, elle peut être utilisée de manière correcte, à condition de respecter une règle fondamentale : « malgré que » doit être suivi de l’indicatif.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le subjonctif n’est jamais approprié après « malgré que ». Le choix du temps de l’indicatif reste libre, mais certains temps sonnent plus naturels que d'autres en contexte.
Exemple : « Malgré qu’il pleut, nous avons décidé de sortir. »
Dans ces phrases, l’indicatif s’impose pour exprimer une réalité ou un fait concret, même si ce fait est mis en contraste avec la principale. Il est important de noter que les temps de l’indicatif utilisés doivent s’accorder avec le contexte de la phrase pour préserver une sonorité fluide.
Quels temps de l’indicatif utiliser après « malgré que » ?
Bien que l’indicatif soit obligatoire, le choix du temps reste à votre discrétion. En règle générale, le présent et l’imparfait sont des choix fréquents et naturels, car ils permettent une meilleure fluidité :
Présent de l’indicatif : « Malgré qu’il fait froid, il ne porte pas de manteau. »
Imparfait de l’indicatif : « Malgré qu’elle travaillait dur, elle n’a pas réussi. »
Passé composé de l’indicatif : « Malgré qu’il a plu, nous avons décidé de sortir.»
Ces temps sont préférés pour leur clarté et leur adaptation aux contextes les plus courants. D'autres temps de l’indicatif peuvent être utilisés selon le besoin, mais il est crucial de privilégier des tournures qui paraissent harmonieuses à l’oreille.
Pourquoi « malgré que » est-il controversé ?
Il est vrai que l’usage de « malgré que » suscite des débats parmi les grammairiens. Certains considèrent cette construction incorrecte, même avec l’indicatif, et préfèrent qu’elle soit évitée en faveur de formulations plus élégantes, comme « bien que » ou des reformulations plus simples. Toutefois, dans des contextes familiers ou pour exprimer une nuance particulière, « malgré que » reste acceptable.
« Pour conclure, n’oubliez pas cette distinction : « bien que » appelle toujours le subjonctif, tandis que « malgré que » doit être suivi de l’indicatif. C’est une subtilité qui mérite d’être connue, surtout à l’écrit, pour éviter les erreurs fréquentes. Comme je le dis souvent à mes élèves : « Maîtriser ces nuances grammaticales, c’est s’approprier la richesse de la langue française. »